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FEMMES EN MIROIR

Un film de Kiju Yoshida

Une douloureuse évocation de Hiroshima à travers le destin de trois femmes

A Tokyo, Ai, une femme âgée, recherche sa fille, Miwa disparue 24 ans auparavant, juste après la naissance de sa fille Natsuki, élevée par sa grand-mère qu'elle appelle maman. Un jour, l'état civil lui annonce que sa fille pourrait être Masako, jeune femme amnésique dont le seul souvenir est une chambre d'hôpital d'Hiroshima. Pour ces trois femmes, commence alors une quête : de vérité pour Ai, de passé pour Masako et d'identité pour Natsuki...

Etrange d'aborder un sujet comme Hiroshima à travers un film où l'homme est inexistant, mystérieux, tout juste évoqué au travers d'un lit vide, d'une chaise vide autour desquels ces trois femmes tournent, se révèlent, se confondent confrontées à des souvenirs, à des ombres sur le shôji dont le spectateur ne sait à qui elles appartiennent.

Mais qui sont-elles réellement ? Masako est-elle Miwa, cette mère dont Natsuki ne veut pas ? Peu importe, elle le sera pour Ai qui sentant sa fin proche, ressent le besoin de lui raconter son histoire, de lui avouer la vérité à propos de ce 6 août 1945, de cet homme irradié dont elle est tombée amoureuse, de cette chambre d'hôpital… A travers cette scène où Ai évoque le bombardement, les victimes, ce sont " les morts qui s'expriment par sa voix " (Yoshida).

Désireux d'éviter de reproduire des images de la bombe atomique, Yoshida joue sur l'imagination du spectateur : un shôji baigné d'une lumière rouge sang, une mer déchaînée… seule une exposition de photos au mémorial pour la paix renvoie l'image du bombardement.

Sur fond de quête identitaire, Yoshida évoque la bombe atomique, les conséquences d'Hiroshima à travers trois générations de femmes, afin que chacun reconstitue " l'Hiroshima qu'il porte en lui ". On pourra malheureusement regretter la lenteur du film ainsi que la musique tout simplement insupportable par moment, éléments qui peuvent indéniablement rebuter.

Lisbeth LanversEnvoyer un message au rédacteur

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