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TOP 5 Luc Besson

On a tous quelque chose en nous de Luc Besson. Son cinéma nous a forcément touché à un moment de sa carrière. De ses débuts complètement barrés ("Subway", "Le Grand Bleu") à ses films pour enfants ("Arthur et les Minimoys") en passant par son space opéra ("Le Cinquième élément") et ses portraits de combattantes ("Nikita", "Jeanne d’Arc", "The Lady"), Luc Besson est un réalisateur qui a touché à beaucoup de registres avec pour seuls objectifs : donner du plaisir, et toucher par sa générosité et son honnêteté. Voici le classement d’Abus de Ciné de ses cinq films préférés du cinéaste français. Le meilleur du meilleur !

5e // SUBWAY (1985)
De Luc Besson
Avec Christophe Lambert, Isabelle Adjani, Jean Reno, Jean-Hugues Anglade...

Second long-métrage de Luc Besson après le trop méconnu "Dernier combat" (petite pépite de science-fiction minimaliste), "Subway" est sans doute, avec le "Diva" de Jean-Jacques Beinex, l’un des films le plus furieusement 80’s jamais produits dans l’hexagone. Récit d’amour branque et véritable ode à la marginalité, le film de Besson, avec sa musique reconnaissable entre milles (la chanson « It’s only mystery » par Arthur Simms…), ses coupes de cheveux improbables (l’iroquoise d’Isabelle Adjani et la blondeur peroxydée de Christophe Lambert), ses répliques cultes (le « Police, menottes, prison » de Galabru) et son casting incroyable (Anglade, Reno et Bacri sont au générique), peut aujourd’hui prêter à sourire, mais il conserve ce charme insensé qui en fait l’un des films les plus appréciés du cinéaste. Et peut-être l’un des plus personnels. Parce qu’en imprimant l’image d’Adjani tenant son Magnum, il anticipe tous les personnages féminins à venir dans la filmographie de Besson (Nikita n’est plus très loin…), et parce qu’il ose célébrer l’amour, la musique et la liberté, "Subway" est de ces films qui se revoient avec grand plaisir, bien loin de n’être qu’un simple plaisir coupable pour nostalgiques des foireuses eighties. Et puis rien que pour la dégaine de Jean Reno en batteur…

Frédéric Wullschleger

© Gaumont

4e // NIKITA (1990)
De Luc Besson
Avec Anne Parillaud, Tchéky Karyo, Jean-Hugues Anglade, Jeanne Moreau, Jean Reno...

Tant qu’il y aura des femmes.C’est le même plan séquence qui ouvre "Le Grand Bleu" et "Nikita", mais les pavés de Paris ont remplacé l’eau. Luc Besson retrouve pour son quatrième long-métrage le plancher des vaches avec une histoire de son cru sur une femme qui intègre bien malgré elle les services secrets du gouvernement français. Avec sa "Nikita", Luc Besson se lance ainsi dans son premier film d’action. « Nikita, c’est joli comme prénom, ça vient d’où ?, lui demande Bob alias Tchéky Karyo. « D’une chanson ! », répond Nikita sans préciser l’origine anglaise du tube d’Elton John. Nikita, c’est Anne Parillaud qui se voit offrir à 30 ans le rôle de sa vie par celui qui partageait alors la sienne.
Film fort, doué d’un mélange de gravité et de bonheur, c’est un film sparadrap qui vous agrippe et vous scotche pendant deux heures. Le personnage de Nikita happe le spectateur par sa profondeur, sa force, son courage, sa ténacité, sa soif de vivre et sa fragilité. Besson n’a pas eu son pareil pour croquer des femmes au destin contrarié et au caractère affirmé. Nikita est également entourée de garçons inoubliables : un supérieur qu’on aime détester (Tchéky Karyo), un amant qui l’entraîne dans une merveilleuse histoire d’amour (Jean-Hugues Anglade) et un personnage culte interprété par un Jean Reno qui l’élèvera au rang d’icône : Victor le nettoyeur ! Un féru de la gâchette et de l’acide qui influencera énormément Besson dans l’écriture de "Léon", son premier film tourné sur le sol américain.
Envoûté par la musique du complice Eric Serra, "Nikita" n’obtiendra finalement qu’une statuette aux Césars de 1991 : celle justifiée de la meilleure actrice pour Anne Parillaud. Mais il faut dire que cette année-là, le film se tenait face à un autre monument du cinéma français : l’inoubliable "Cyrano de Bergerac"…

Mathieu Payan

© Gaumont Buena Vista International (GBVI)

3e // LE CINQUIÈME ÉLÉMENT (1997)
De Luc Besson
Avec Bruce Willis, Milla Jovovich, Ian Holm, Gary Oldman, Chris Tucker...

Au sortir du triomphe planétaire de "Léon", Luc Besson peut à peu près tout se permettre. Comme aller chercher la superstar Bruce Willis pour lui offrir le premier rôle d’une méga production de science-fiction sur laquelle il planche depuis ses années de lycéen. Démarrant par l’un de ses célèbres travellings d’ouverture (la caméra survolant ici un champ d’astéroïde), "Le Cinquième élément" peut se voir aujourd’hui comme le film le plus ludique de Besson, où ses influences (le magasine Métal hurlant, "Blade Runner", la bande dessinée Valerian…) sont les plus clairement appuyées, et qui doit tout, ou presque, à son décorum foutraque, son casting déchaîné et son humour bon enfant. Véritable bande dessinée faite film, le ride romantico-science-fictionnel de Luc Besson fait donc la part belle aux kitschissimes costumes de Jean-Paul Gaultier, à une direction artistique qui frise parfois l’overdose de couleurs et de détails, et à une série d’interprétations méchamment outrancières, parmi lesquelles on retiendra plus particulièrement celle d’un Gary Oldman furieusement cabotin. Si, à la revoyure, le film a parfois pris un petit coup de vieux, il n’en reste pas moins celui qui aura révélé l’amazone Milla Jovovich, ainsi que l’un des rares représentants hexagonaux réussis de la SF cinématographique. Ce qui fait tout de même bien plaisir !

Frédéric Wullschleger

© Gaumont Buena Vista International (GBVI)

2e // LÉON (1994)
De Luc Besson
Avec Jean Reno, Gary Oldman, Natalie Portman, Danny Aiello...

"Léon", c'est évidemment les débuts de Natalie Portman, donc les cinéphiles du monde entier peuvent déjà remercier Besson rien que pour cette magnifique découverte ! "Léon", c'est aussi un faux spin-off de "Nikita" puisque le personnage qu’y jouait Jean Reno, Victor le nettoyeur, est à l'origine de cette sorte de cousin plus humain, également incarné par Reno, dont c'est sans doute devenu le meilleur rôle au sein d'une carrière en dents de scie. "Léon", c'est également l'un des meilleurs flics pourris de l'Histoire du cinéma, campé par l'excellent Gary Oldman, à qui Besson confiera une seconde fois le rôle du méchant dans "Le Cinquième Élément". "Léon", c'est possiblement la meilleure composition d’Éric Serra, sombre et aérienne à la fois, à laquelle Besson a eu la bonne idée d'adjoindre d'excellentes chansons de Björk ("Venus As A Boy") et Sting ("Shape Of My Heart") dans la bande originale. "Léon", c'est peut-être un des rares films pour lesquels les versions courte et longue sont tout aussi intéressantes, la deuxième permettant de mieux cerner la relation ambiguë entre Léon et Mathilda, tandis que la première donne l'opportunité d'une lecture plus simple, paternaliste et/ou amicale. "Léon", c'est un archétype du cinéma d'action, le tueur à gage, pris à contre-pied dans un film qui sait parfois prendre son temps, avec la ville de New York comme décor grandiose et l'histoire de l'immigration en toile de fond. "Léon", c'est même un film bénéfique pour la santé puisqu'il donne envie de s'occuper d'une plante, de boire du lait et de faire des abdos accroché à son plafond ! "Léon", c'est un des scénarios les plus aboutis de Besson alors qu'il ne s'agissait que d'un projet transitoire écrit un peu par dépit en 30 jours, à une période où il était frustré par son projet du "Cinquième Élément", dont il avait débuté l'écriture dès 1975 (!!!) et qu'il tenté désespérément de monter depuis 1991 ! "Léon", c'est d'ailleurs un des films français les plus appréciés à l'étranger (bien ancré dans le célèbre top 250 d’IMDB – à la 27e place en juillet 2014) et on peut imaginer que l'impact sur la carrière de Besson, et même sur l'ensemble de notre cinéma national, n'a pas été négligeable ! "Léon", on ne s'en lasse pas !

Raphaël Jullien

© Gaumont

1er // LE GRAND BLEU (1988)
De Luc Besson
Avec Jean-Marc Barr, Jean Reno, Rosanna Arquette, Marc Duret...

Nous sommes le 11 mai 1988. La Croisette ouvre ses portes le soir même, et un film extrêmement attendu, qui plus est entouré de mystère depuis plusieurs mois, est sur le point de faire l’ouverture du festival de Cannes : "Le Grand Bleu" de Luc Besson. L’équipe du film, pour la plupart constituée d’hommes en costumes bleu marine, monte les marches sous une pluie de flashs. Un peu moins de trois heures plus tard, c’est la douche froide. D’une projection nourrie de huées violentes et d’applaudissements polis jusqu’aux réactions de nombreux journalistes qui auront quitté la salle avant la fin, la presse coule le film et renforce les craintes d’un possible échec commercial. […] Lorsque le film sort en salles un mois plus tard, c’est la surprise : faisant front à une critique assassine, le public fait un triomphe au film, qui restera à l’affiche pendant près d’un an. Avec neuf millions d’entrées, Luc Besson vient d’accoucher d’un des plus beaux triomphes du cinéma français.
Il est indispensable de préciser que "Le Grand Bleu" n’est en aucun cas « un film de plus » dans la filmographie de son jeune cinéaste. C’est surtout LE film que Luc Besson porte en lui depuis tant d’années. Il faut remonter au premier chapitre de sa biographie pour en saisir la portée et, par la même occasion, capter déjà de nombreux indices pour clarifier le propos d’un tel ovni cinématographique. >>> Lire la suite de l’article…

Guillaume Gas

 

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